Mars 2019
Bonjour à vous, chers St-Marcois, en cette fin d’hiver qui risque de ne pas disparaître complètement avant encore un bon petit bout de temps. J’adore cette période de l’année, contrairement à beaucoup d’entre vous qui n’en peuvent plus de l’hiver. La nature ne s’est pas encore réveillée mais elle est sur le point de le faire.
Toute l’énergie nécessaire à créer les paysages de l’été est déjà présente en ce moment, bien cachée mais bien présente. Tout est dans les bourgeons formés à l’automne qui n’attendent plus que le signal de départ pour se mettre en mouvement. Tout est déjà dans les graines dispersées à la dernière saison qui n’ont pas eu l’énergie nécessaire avant l’hiver pour germer mais qui vont bientôt pointer le ciel. Tout est dans les bulbes, prêt à commencer la course avant tout le monde avec une longueur d’avance. Sentez-vous l’énergie latente de la nature qui va bientôt exploser dans tous les sens?
Bon je reviens un
peu sur terre pour vous parler aujourd’hui de changements climatiques. Ça fait
de nombreuses années, voire des décennies que les experts sonnent l’alarme. Je
crois bien que le message passe maintenant bien, mais les actions mises en
place sont malheureusement beaucoup trop timides et insuffisantes. Je ne crois
même plus avoir besoin de m’adresser aux climatosceptiques tellement le
problème est maintenant compris de tous. En côtoyez-vous, des
climatosceptiques, en reste-t-il?
Je me rappelle
avoir lu il y a une dizaine d’années un texte qui prévoyait que l’Abitibi
profiterait de ce réchauffement, qu’il fallait savoir saisir les opportunités.
On disait que les zones continentales comme la nôtre vivraient une augmentation
de la température moyenne et un rallongement de la saison estivale. Je me
rappelle même m’être compté chanceux d’être d’ici. La réalité est tout autre et
surtout beaucoup plus complexe. Je ne suis nullement expert en la matière mais
sachez que les agriculteurs sont très observateurs de la nature, ils en vivent.
Bien que je sois apiculteur depuis seulement quinze ans, j’ai vu une évolution
du climat depuis mes débuts. Les automnes sont plus chauds et de plus en plus décalés.
On ne peut évidemment pas mettre sur le dos des changements climatiques toutes
les sautes d’humeur de mère Nature, mais une grande partie de ces variations
est indubitablement le résultat de l’insouciance de l’humanité. Je ne peux
m’empêcher de leur mettre sur le dos la mortalité hivernale excessive des
colonies d’abeilles que tout le pays a vécu l’an dernier.
Des solutions, il
en existe plusieurs ; énergies vertes, transport en commun, législations
punitives, changements de mentalité, etc. L’humain a une très grande
intelligence et une si belle créativité! Il n’arrive simplement pas à faire
émerger ces qualités exceptionnelles au-dessus des intérêts économiques des
plus riches de ce monde, des multi-nationales, des empoisonneurs et des grands
pollueurs.
Je ne peux que
louanger le mouvement actuel lancé par Greta Thunberg, jeune étudiante suédoise
qui a décidé de faire la grève de l’école une journée par semaine pour dénoncer
l’inaction des gouvernements à travers le monde. C’est plus d’un million et
demi d’étudiants qui ont pris les rues d’assaut pour signifier leur
mécontentement à la mi-mars. Elle vient
même d’être mise en nomination pour l’obtention du prix Nobel de la paix. Je
vous dis bravo haut et fort, à vous tous, élèves conscientisés qui désirez que
ça change, qui voulez rebalancer le pouvoir du politique sur l’économique. Les
gouvernements devraient représenter leurs citoyens et non les industries.
Il est évident que
les mesures personnelles pour la réduction de notre empreinte écologique ne
semblent pas faire le poids en comparaison avec les grands pollueurs mais
détrompez-vous. Les politiciens, pour se faire élire ou par réelle conviction
politique, vont être influencés par nos gestes le jour ou ces gestes seront
posés par la majorité d’entre-nous. Vous, chers lecteurs, quels gestes posez-vous
pour notre avenir? Limitez-vous votre consommation, vos voyages en avion, améliorez-vous
votre gestion des déchets, votre proportion d’achats locaux, votre compostage,
etc. ? Ne jugez pas ceux qui ne sont pas rendus au même stade que vous dans
leur développement écologique, à chacun son rythme. Cependant, jugez ceux qui
ne veulent pas changer, il n’y a que deux options, vous faites partie de la
solution ou bien vous faites partie du problème. Bon printemps à tous!